Expression explicitée : Se trouver sous la coupe de...

L’expression vient de la coupe aux jeux de cartes ; une opération banale qui consiste à couper le paquet en deux afin de déterminer l’ordre dans lequel les cartes vont être distribuées. Au XVIIe siècle, certains joueurs étaient persuadés que d’autres avaient la coupe malheureuse. Puisque la coupe aux cartes avait une valeur magique, le joueur pouvait se trouver sous l’influence du coupeur.


Célébrons le Made in France !

Les 10, 11, 12 et 13 novembre marqueront la 10ème édition parisienne du salon du Made In France, le rendez-vous des artisans et des marques de l’hexagone !

Curieuses de découvrir les nombreux exposants engagés et d’en connaître davantage sur leur histoire entrepreneuriale, Bérengère et Marion seront au rendez-vous toute la journée du jeudi 10 novembre.

Savoir-faire d’exception, héritages familiaux et produits régionaux feront la part belle à notre territoire !


Extraits : OMNES Education

OMNES, Matthieu Musette

En adepte de prouesses footballistiques qui s’avouait inculte en mécanique, Matthieu a prouvé qu’il était possible de passer de l’univers Materazzi à celui des Maserati. Entre ce vrombissement signature de la GranTurismo, et cette langue de Dante qui s’éploie des mails aux visios, le Responsable commercial favorise la vente sur l’ensemble de la France, s’assurant que la marque de voitures de luxe soit représentée dignement, coordonne les actions des quinze concessionnaires – un sport de concessions qui nécessite son lot d’offres packagées et de subtilité. Et bien qu’il pilote aujourd’hui un maillage d’excellence, Matthieu a démarré sur des bolides moins altiers – une Renault Kangoo jaune grâce à laquelle il livrait le courrier.

OMNES, Ronan Le Mestre

Tandis que sa grand-mère crépière comblait Ronan des délices de leur terroir, à commencer par les fameuses galettes de blé noir, les porcelaines, les argenteries et le cristal étaient de sortie pour attiser la faim. Et son père jouait le sommelier aux côtés de cette mère qui faisait tourner les fourneaux à plein pour ravir la maisonnée, régulièrement agrandie d’une bande de copains. Car l’amour pour l’élégance culinaire n’aurait su retenir Ronan à Carnac Plage, ni même au sein du territoire hexagonal. Le Directeur international de la Maison de pâtisserie Ladurée a fixé son appétence pour l’ailleurs dès le lycée, lors d’une année à potasser dans l’État de New York. Il atterrit donc à Paris, après avoir été séduit par un cursus en commerce dans une école proposant un programme de niche « en version full english ».

OMNES, Marielle Postec

Il arrive qu’une vocation frétille dès l’âge des jeux et des marelles, lorsque tout scintille et émerveille ; celle de Marielle jaillit à l’époque où la fillette vécut un premier éveil télévisuel face à une publicité fruitée. Au-delà de cette saynète, elle entrevoit déjà sous le reptile de bric et de broc une dimension fantaisiste qui guidera sa voie. Après une adolescence à se projeter photographe, puis quelques années de jachères juridiques et un master en business international achevé sans grande conviction, c’est au détour d’une conversation en Irlande qu’elle découvre la fameuse école de publicité, située à Roubaix. De manière fortuite, l’évocation de Sup de Création débloque le souvenir de l’animal en plastique, et celle qui se pensait encore un « pur produit de la capitale » s’en dirige vers le Nord.

OMNES, Coline Amblard

Coline le sait à ce club féministe qu’elle a fondé pour élargir ses lectures : le plus grand des obstacles reste sa propre censure. Alors, pour réveiller ses ambitions de styliste, peut-être même qu’elle laissera ressurgir à la pointe du stylet les inspirations des costumes d’une série d’animation comme Arcane, les cultures et les mouvements qu’elle a appris à identifier, ou toutes ces femmes « fortes et affirmées » qu’elle dessine. Coline sourit à l’adage qui l’a tant vue crayonner : un parcours n’a pas de mauvais sens, seulement celui qu’on veut lui donner.


Extraits : Loubière

Même si à quatorze ans révolus, l’autorité parentale lui somma de franchir le pas pour en faire son métier, l’adolescent était déjà bien charpenté par des dimanches à couper le bois. Timide tout d’abord, il prouva qu’il savait transpirer, et se trouva bien vite à son aise dans cette ambiance de fournaise. Encore lui fallut-il honorer auprès du fondateur éponyme un rite de passage pour démontrer son intelligence de la main : découper une plaque, puis y graver son nom au marteau et au burin. Tout en entreprenant un pré-apprentissage à Angers, Philippe apprivoise peu à peu le façonnage à chaud, s’applique à faire chanter l’enclume et à étirer le matériau sur tout son volume.

 

C’est peu dire qu’en trente-cinq ans à marteler au sein de l’atelier sous toutes ses moulures, Philippe y alla de son poinçon sur de nombreux édifices plus ou moins notoires, de l’église du coin à la Statue de la Liberté, en passant par Chambord et presque tous les châteaux de la Loire. Qu’il s’agisse de créer une rambarde en partant de rien, une serrure à vertevelle, une porte de jardin, ou cette grille mystère qui lui fit obtenir la qualification Monuments historiques, qu’il s’agisse de restaurer un portail, des têtes de serpents ou les rampes d’un théâtre, ces confections ont toutes pour point commun d’avoir été confiées aux tenailles du même passeur. (…) Lui qui demeure plus que tout attaché à sa région et aux paysages de l’Anjou, partout où il baguenaude, Philippe ne peut s’empêcher d’admirer les structures en fer forgé. Et quand ce pur enfant du terroir déambule en famille, quand il aperçoit au loin l’épi de faîtage du château de Saumur, il ne manque jamais de dire à sa petite-fille, en pointant la toiture du doigt : « Regarde, c’est papy qui a fait cela.”


Extraits : Navailles

Dans ces vingt-et-un mille mètres carrés, plus d’une centaine de talents se consacrent à un travail minutieux et exigeant, des esquisses préliminaires aux sièges assemblés. En pénétrant par l’atelier tubes, vous aurez l’impression de déambuler dans une forêt étonnante, au milieu d’un parc de tiges en acier pouvant atteindre six mètres de haut. C’est là qu’elles sont pliées, écrasées, contrôlées, embouties par un chassé-croisé sécurisé, qui parachève les châssis des assises. Vous savez que nous fabriquons à façon, mais pas toujours de quelle manière. Chez nous, on élabore des outils maison à partir d’une pièce un peu casse-tête ; chaque défi technique est un régal, puisque notre industrie artisanale a fait de l’autonomie un parti pris radical. Passés le tonnerre des entrechocs et les sifflements des chalumeaux, passées les odeurs du métal en fusion, l’exploration se poursuit sur le même site, avec un tout autre univers. Dans l’atelier couture, certaines travaillent en musique après les échauffements matinaux. Puis, tout à coup, les rouleaux de tissus s’alignent, feutrent les conversations, le « tactac » cadencé des machines de pose ficelle – avant que ne reprennent les franches rigolades, et ce même humour qui pétille de voir les commerciaux tenter de les manipuler.

 

Dans ce Pays de Cocagne que sont les Landes, un certain goût du raffut et du labeur a toujours présidé. Lorsque la Seconde Guerre s’est abattue sur le territoire, un cycliste émérite du nom de Robert Navailles a prétendu qu’il s’entraînait en prévision du Tour de France, afin de berner les Allemands à la frontière, et de jouer les passeurs pour la Résistance. S’il paraîtrait même qu’il recueillit un parachutiste américain, et lui apprit à pédaler, il est avéré qu’à la libération, l’entrepreneur fixa son prochain point de chute en Argentine, où il créa une manufacture des cadres en partant de zéro. Et puisque le sport a sa façon de conjurer le sort, c’est en montant son affaire avec des marques italiennes remarquables que l’habileté de Robert finit par se faire remarquer. Il revint à Mont-de-Marsan, dans ce garage où il peignait à la main des fourches de vélo qui servaient aussi de piètements de chaises, jusqu’à ce que l’avènement de l’automobile ne lui fasse changer de fil conducteur – et que ses deux fils ne le rejoignent en 1966, pour fonder Navailles.

 

En plus du patois qu’ajoute chaque village, si vous tendez l’oreille, vous comprendrez que les discussions dans notre Manufacture empruntent des expressions venues de lointains rivages. Les cagettes rapportées par les agriculteurs du coin côtoient les freelances qui collaborent avec Navailles depuis d’autres continents. « Crafted for work », « boostrapping » et « test and learn » cohabitent avec les plâtras de volailles préparées à l’ancienne, avec le foie gras, les magrets de canard, avec les pauses à l’ombre qui protègent du cagnard – avec toutes ces coutumes qu’il faudrait être fada pour oublier. D’ailleurs, il n’y a rien d’absurde à perpétuer la mentalité du Gascon : jusque dans les années soixante, les bergers se perchaient sur des échasses pour gagner en hauteur de vue. Résilient et même un tantinet canaille, c’est cette philosophie qui dirige toujours Navailles.


Expression explicitée : Mariage pluvieux, mariage heureux

Si cette expression est utilisée un jour de pluie pour consoler les époux, elle s’avère mal utilisée, et n’est qu’une déformation étymologique de l’expression « mariage plus vieux, mariage heureux ». Elle signifie en réalité que se marier après une relation de plusieurs années, après avoir acquis de l’expérience, serait un gage de félicité.